La culture texane reflète la diversité de la population et l’histoire de l’État. Elle est le fruit du mélange de multiples traditions :
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Amérindiennes : les traces de la culture amérindienne se lisent dans les noms des villes (Waco, Nacogdoches), la cuisine, l'histoire
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Hispaniques et mexicaines : le passé colonial se manifeste dans le nom et la structure de certaines villes, dans la langue, la religion, la cuisine et la culture liée au ranching
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Anglo-saxon : dans la langue, les institutions
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Afro-américain : le Texas fait partie du Dixie (sud des États-Unis). On retrouve des traits communs au sud des États-Unis dans la population, la gastronomie et la musique.
L’architecture
L'architecture au Texas reflète l'héritage hispanique de l'État ; mais elle est également influencée par la culture du Sud des États-Unis. La croissance économique du Texas dans la deuxième moitié du xxe siècle a permis le développement d'une architecture moderne variée et de qualité.
À l'époque coloniale, les Espagnols ont construit un réseau d'une vingtaine de missions catholiques, dont l'architecture témoigne de leurs fonctions économiques et religieuses. Le bâtiment le plus célèbre de cette époque est sans doute la mission San Antonio de Valero, qui fut le théâtre du siège de Fort Alamo. L'emprise coloniale se manifesta également par l'édification de forts destinés à défendre la région. Avec le rattachement du Texas aux États-Unis, chaque chef-lieu de comté se dota d'une cour de justice, construites dans des styles variés. Plusieurs de ces courts ont été classées comme monument historique. Le capitole de l'État du Texas à Austin abrite les assemblées législatives et le bureau du gouverneur. Il a été construit entre 1882 et 1888 selon les plans d'Elijah E. Myers, et sous la direction de Lindsay Walker. Il fut reconnu comme National Historic Landmark en 1986. Il s'agit du plus grand capitole du pays, derrière celui de Washington.
Les métropoles texanes possèdent de nombreux gratte-ciel qui forment les skylines. Houston possède 29 gratte-ciel de plus de 152 mètres terminés ou en cours de construction, et Dallas 19. Les trois immeubles les plus hauts sont la JPMorgan Chase Tower (305 m) construit en 1982 est le 12e plus haut des États-Unis, la Wells Fargo Plaza (302 m) construite en 1983 à Houston et la Bank of America (281 m) à Dallas en 1985. Ces gratte-ciels témoignent de la puissance économique du Texas. La Reunion (171 m) est la tour la plus reconnaissable du centre de Dallas par son sommet en forme de sphère.
Littérature
Les premiers éléments de littérature au Texas furent écrits en espagnol : il s’agit de récits d’exploration de conquistadores ou de religieux. La colonisation anglo-américaine inspira la littérature texane de la première moitié du xixe siècle : Texas de Mary Austin Holley (1833) est le premier ouvrage en langue anglaise qui ne traite que du Texas. D’autres récits évoquent les épisodes de la Révolution texane comme Davy Crockett : des années 1830 à la guerre de Sécession, les almanachs mettent en scène ce personnage dans des contes humoristiques et grotesques. Davy Crockett symbolise le pionnier tout puissant qui vient à bout des animaux sauvages et des Amérindiens. À la fin du xixe siècle, il est le héros d'une pièce de théâtre jouée au moins 2000 fois aux États-Unis et au Royaume-Uni. Les auteurs mexicains ont également beaucoup écrit sur la Révolution texane. Par la suite, le siège de Fort Alamo donna lieu à de nombreux romans.
Le début du xxe siècle est marqué par un intérêt croissant pour le folklore texan. The Log of a Cowboy (1903) fut écrit par Andy Adams en réponse à l'immense succès du roman d'Owen Wister, The Virginian. Il s'agit d'un récit imaginaire relatant un voyage de 5 mois à conduire 3 000 vaches de Brownsville eu Texas au Montana en 1882. Mais il est solidement basé sur la propre expérience d’Adams sur la piste et il est considéré comme le meilleur récit de la vie des cow-boys en littérature. La Texas Folklore Society est fondée en 1909. J. Frank Dobie et Dorothy Scarborough publient des récits de chercheurs d’or, de chasseurs, d’éleveurs, de cow-boys, de planteurs, etc. En 1941, John W. Thomason publie Lone Star Preacher qui évoque l’histoire d’un prêcheur dans l’est du Texas pendant la Guerre de Sécession.
La littérature texane après 1945 fut marquée par quatre auteurs majeurs : Katherine Anne Porter, Charles William Goyen, William Humphrey et William A. Owens. Katherine Anne Porter est considérée par beaucoup comme l’écrivain le plus important du Texas. Ses œuvres appartiennent à la tradition littéraire du Sud des États-Unis. Elle reçut le prix Pulitzer et le National Book Award en 1966 pour The Collected Stories. Elle fut nominée trois fois pour le prix Nobel de littérature. On peut également citer Elmer Kelton et Larry McMurtry qui ont marqué la littérature du Texas.
Événements culturels
La Grande Roue du Texas State Fair, à Dallas
Le dynamisme de la culture texane se manifeste par de nombreux événements et festivals tout au long de l’année. En marge du festival de rodéo de Houston (février-mars) se tiennent des concerts réunissant des dizaines de milliers de spectateurs. La foire de Dallas (Texas State Fair) attire chaque année près de trois millions de visiteurs. Elle se tient chaque année de fin septembre à mi-octobre dans le Fair Park depuis 1886 et donne lieu à de multiples manifestations (matchs, exposition de voitures, etc.).
Médias
Les principaux journaux sont édités dans les métropoles du Texas. Le Houston Chronicle est le plus important avec une diffusion de 500 à 600 000 exemplaires: ce quotidien généraliste fondé en 1901 fut racheté par la Hearst Corporation. L’hebdomadaire Houston Press est indépendant et lu par environ 300 000 personnes. Créé en 1885, The Dallas Morning News est le seul quotidien généraliste de Dallas. Il est concurrencé par le Fort Worth Star-Telegram sur l’aire métropolitaine de Dallas-Fort Worth. Les autres grandes villes ont chacune leur quotidien : San Antonio Express-News, Austin American-Statesman, El Paso Times, etc. Il existe par ailleurs une presse dynamique dans les petites villes, sur les campus universitaires et une presse en langue espagnole (El Diario de El Paso, par exemple).
Musique
De nombreux musiciens et chanteurs sont nés au Texas et se sont illustrés dans des genres variés : Scott Joplin (1867-1917) pour le ragtime, Selena (1971–1995), pour la musique Tex-Mex, T-Bone Walker (1910-1975) et Stevie Ray Vaughan (1954-1990) pour le blues, Janis Joplin (1943-1970), Roy Orbison (1936-1988), Meat Loaf (1947-) et Buddy Holly (1936-1959) pour le rock, Teddy Wilson (1912-1986) pour le jazz, Vanilla Ice (1967-) pour le rap. Parmi les groupes originaires du Texas, on peut citer Pantera (heavy metal), ZZ Top (blues rock, hard rock), Destiny's Child (RnB) ou encore Blue October (rock alternatif).
Le mouvement musical le plus fécond est la country. Celle-ci utilise divers instruments de musique (violon, banjo, dobro, pedal-steel) et puise ses origines dans des musiques folkloriques celtes des immigrés anglo-saxons. Musique associée aux cow-boys dans les films de western, elle a également subi l'influence des églises baptistes présentes au Texas. La country, avec le blues et le rhythm and blues noirs, a fortement contribué au développement du rock. Le Lubbock Sound est un genre de country popularisé par Buddy Holly (1936-1959). Dans les années 1970, la scène d'Austin fut le berceau du mouvement outlaw (littéralement hors-la-loi) qui fut créé en réaction au Nashville sound : Waylon Jennings, Willie Nelson, Billy Joe Shaver en sont les principaux représentants. Le Honky tonk, autre idiome country, se développe dans les bars de l'État. Au départ, un honky tonk est un type de bar avec divertissement musical, commun dans le sud et l'ouest des États-Unis. Par analogie, le terme a été appliqué aux styles de musique joués dans ce type de bar. La country pop connaît un relatif succès avec des chanteuses comme LeAnn Rimes qui fut découverte au cours du Johnnie High's Country Music Revue d'Arlington.
D'autres courants musicaux se sont développés depuis le Texas : le Texas blues a été fondé au début du xxe siècle par des artistes comme Blind Lemon Jefferson (1893-1929) ou Big Mama Thornton (1926-1984). Le genre se caractérise par des solos de guitare et connut une renaissance dans les années 1970-1980 avec The Fabulous Thunderbirds ou Johnny Winter. Austin possède le plus grand nombre de salles de concert par habitant des États-Unis. Elle est surnommée « la capitale de la musique live du monde » (The Live Music Capital of the World). La ville compte plus de 200 salles de concerts, de bars musicaux et de nightclubs qui se concentrent sur la 6e Rue. Elle accueille chaque année un grand nombre de festivals : South by Southwest (film, musique et multimédia), Austin City Limits Music Festival (musique et art), Urban Music Festival et un festival de reggae.
La musique classique s'épanouit essentiellement dans les grandes métropoles. Les premiers orchestres symphoniques du Texas sont nés à San Antonio (1904), Dallas (1911) et Houston (1913)11. L'orchestre symphonique de Houston donne plus de 200 concerts chaque année à travers le monde entier12. L'Orchestre symphonique de Dallas (Dallas Symphony Orchestra) est également réputé : il se produit dans le Morton H. Meyerson Symphony Center. Le Bass Performance Hall de Fort Worth s’inscrit dans la politique de revitalisation du centre-ville et accueille l'orchestre symphonique de Fort Worth (Fort Worth Symphony Orchestra), le Texas Ballet Theater, le Fort Worth Opera, le Van Cliburn International Piano Competition et les Cliburn Concerts.
Les festivals de musique ont lieu toute l'année dans différentes villes du Texas : Bayfest se déroule à Corpus Christi depuis 1976 ; Viva El Paso. À Dallas, le quartier de Deep Ellum est un haut-lieu des musiques alternatives ; il s'est développé dans l'entre-deux-guerres comme un centre de jazz et de blues, avant d'accueillir des groupes punks dans les années 1970-1980. Aujourd'hui, il est devenu un quartier de loisirs, de restaurants et de night clubs.
De nombreuses chansons américaines évoquent le Texas : The Yellow Rose of Texas est l'une des plus anciennes. Elle a été créée au xixe siècle et était chantée par les troupes confédérées pendant la guerre de Sécession. The Eyes of Texas a été composée par John Sinclair en 1903 et est devenue l'hymne de l'université du Texas à Austin : le public l'entonne à chaque match universitaire. Texas, Our Texas a été écrite en 1924 par J. Marsh. Deep in The Heart of Texas a été interprétée par June Hershey en 1941. Dans les années 1980 Stevie Ray Vaughan sort l'album Texas Flood. D'autres chansons ont pour sujet des villes texanes : El Paso, Galveston, etc. Streets of Laredo est une ballade de cowboy interprétée par nombre de chanteurs de musique country. Is This Way to Amarillo, chantée en 1971 par Tony Christie parle d'un homme qui s'en va rejoindre sa fiancée à Amarillo.